A désigne un anneau commutatif et A[X,Y] l'anneau des polynômes à deux indéterminées à coefficients dans A.
Dérivées partielles premières (cas de deux indéterminées)
Tout polynôme de A[X,Y] s'écrit donc $P=\sum_{j=0}^{n }P_jY^{j}=\sum _{j=0}^{n}\left (\sum_{i=0}^{m }a_{i,j} X^{i} \right )Y^{j}$. Comme un polynôme en l'indéterminée Y à coefficients dans l'anneau A[X].
Où bien encore :
$P=\sum_{i=0}^{m }Q_iX^{i}=\sum _{i=0}^{m}\left (\sum_{j=0}^{n }a_{i,j} Y^{j} \right )X^{i}$. Comme un polynôme en l'indéterminée X à coefficients dans l'anneau A[Y].
De sorte que nous pouvons dériver P par rapport à l'indéterminée Y, les Pj étant considérés comme des scalaires (constantes) ou bien inversement dériver par rapport à l'indéterminée X, les Qi étant cette fois les constantes.
Dérivation partielle d'un monôme
Extension par linéarité
On voit immédiatement que :
- $D(\lambda P)=\lambda D(P)$
- D(P+Q)=D(P)+D(Q)
Appliquant cela à la remarque précédente concernant la dérivation des monômes, il vient :
Si $P=\sum_{i=0}^{m} \sum_{j=0}^{n}a_{i,j}X^{i}Y^{j}$ alors :
$\frac{\partial P}{\partial X}=\sum_{i=1}^{m-1} \sum_{j=0}^{n}ia_{i,j}X^{i-1}Y^{j}$
$\frac{\partial P}{\partial y}=\sum_{i=0}^{m} \sum_{j=1}^{n-1}ja_{i,j}X^{i}Y^{j-1}$
Dérivées partielles d'ordre supérieur (cas de deux indéterminées)
La dérivée partielle d'un polynôme P(X,Y) par rapport à l'une quelconque des indéterminées est encore un élément de P(X,Y) dont on peut calculer les dérivées partielles par rapport à chacune des deux indéterminées.
On peut également dériver d'abord par rapport à une variable puis ensuite par rapport à la seconde.
A priori $\frac{\partial ^{2}P}{\partial Y\partial X}$ et $\frac{\partial ^{2}P}{\partial X\partial Y}$ sont des polynômes distincts. Cependant nous avons le théorème d'inversion des ordres de dérivation.
Compte tenu de ce que nous avons vu précédemment il suffit de prouver cela pour les monômes.
C'est évident pour les monômes de degré 0 ou 1.
Pour les autres les deux calculs donnent le même résultat $ija_{i,j}X^{i-1}Y^{j-1}$.
Il résulte de ce qui précède que l'ordre dans lequel sont faites ces dérivations n'importe pas.
Dérivées partielles premières (cas de n indéterminées)
Nous généralisons maintenant les définitions et les résultats précédent pour les polynômes à n indéterminées où n est un entier quelconque n≥2.
Dérivées partielles d'ordre supérieur (cas de n indéterminées)
Tout comme pour les polynômes à deux variables, on peut, en passant par les monômes, montrer que l'on peut intervertir l'ordre des dérivations pourvu que le nombre total de dérivations relatif à chacune des indéterminées soit respecté.
Voici une application avec le langage julia 1.6 et le package AbstractAlgebra :