Définition
K et L étant des corps commutatifs, pour faire simple on peut dire que L est une 'extension' de K si K est un sous-corps de L.
Toutefois, pour ne pas être trop restrictifs, et pour pouvoir traiter des cas comme les situations respectives de ℂ par rapport à ℝ nous allons être obligés de raffiner un peu cette première définition intuitive.
Nous conviendrons donc que L est une extension de K si L contient un sous-corps isomorphe à K. C'est par exemple le cas de ℂ contenant comme sous-corps les nombres complexes de partie imaginaire nulle. De fait, dans cette situation nous identifierons K avec le sous-corps de L auquel il est isomorphe, moyennnant cette convention on est ramené à la première définition intuitive.
Le moment est venu de donner une définition formelle :Remarquons qu'en vertu de cette proposition , tout morphisme d'un corps dans un autre est nécessairement un monomoprhisme.
En effet si $ i:K\hookrightarrow L $ est le monomorphisme en question il suffit de poser pour tout λ∈K et tout x∈L λx=i(λ)x.
Principe de transitivité
en effet si $ i:K\hookrightarrow L \text{ et } j:L\hookrightarrow M $ sont deux monomorphismes, alors $ j\circ i:K\hookrightarrow M $ est un monomorphisme.
La situation ci-dessus s'applique évidemment au cas où K est un sous-corps de L et où L est lui-même un sous-corps de M contenant K i et j étant les inclusions canoniques.
Exemples
- ℝ est une extension de ℚ.
- ℂ est une extension de ℝ.
- En vertu de ce qui précède ℂ est une extension de ℚ.
- Si K est un corps de caractéristique 0 alors K est une extension de ℚ.
- Si K est un corps de caractéristique p (p entier premier) alors K est une extension de ℤ/pℤ.
- Si K désigne l'ensemble des réels de la forme p+q√2 avec p∈ℚ et q∈ℚ, alors K est une extension de ℚ. Le seul point qu'il n'est pas immédiat de vérifier est la formule $ \left ( p+q\sqrt{2} \right )^{-1}=\frac{p}{p^{2}-2q^{2}}-\frac{q}{p^{2}-2q^{2}}\sqrt{2} $ quand (p,q)≠(0,0)
- Si K est un corps commutatif quelconque, et K(X) le corps des fractions rationnelles à coefficients dans K, K(X)/K est une extension.
Isomorphisme d'extensions
Dans une telle situation de nombreuses identifications sont possibles, par exemple K,i(K), K' et j(K').
Un cas intéressant est celui où K=K' on a alors ce schéma :
$ $ \begin{matrix} K &\underset{\rightarrow }{i} &L \\ Id \downarrow& & \downarrow \mu \\ K & \underset{\rightarrow }{j} & L' \end{matrix} $ $Ce sont des isomorphismes d'anneaux laissant K invariant, en même temps que des isomorphismes K-linéaires.
On s'intéresse maintenant au cas particulier de la situation ci-dessus où K=K', L=L' et λ=IdK et où i=j est l'injection canonique de K dans L. Le diagramme est donc :
$ $ \begin{matrix} K &\underset{\rightarrow }{i} &L \\ Id \downarrow& & \downarrow \mu \\ K & \underset{\rightarrow }{i} & L \end{matrix} $ $ Les automorphismes tels que μ sont ceux-là mêmes qui laissent K invariant, c'est à dire qui vérifient μ(x)=x ∀x∈K.Notons qu'il résulte de cette définition que :