Définitions
Remarquons que l'ensemble des polynômes admettant l'élément a pour racine est un idéal de K[X]. K étant un corps commutatif, l'anneau K[X] est euclidien donc principal. Cet idéal est donc engendré par un unique polynôme unitaire P qui a la propriété d'être un élément de l'idéal de plus petit degré possible.
Exemples
- Tout élément k de K est algébrique sur K, car racine de X-k.
- Dans l'extension ℝ/ℚ le nombre √2 est algébrique sur ℚ car racine du polynôme X2-2. X2-2 est le polynôme minimal de √2 sur ℚ car √2 ne peut être racine d'un polynôme de degré 1, sinon √2 serait rationnel.
- Dans l'extension ℂ/ℝ l'élément i est algébrique sur ℝ car racine du polynôme X2+1, qui pour les mêmes raisons que précédemment est son polynôme minimal.
Propriétés
Pour la définition de K(a) on peut se reporter à cette page, et pour celle de K[a] à cette autre.
Q:→Q(a) est un morphisme d'anneaux de K[X] sur K[a], dont le noyau est l'idéal I ensemble des multiples du polynôme minimal P de a.
Comme P est irréductible I est un idéal maximal.
En vertu de ce théorème K[X]/I est un corps.
En vertu de ce théorème Q:→Q(a) induit un isomorphisme du corps K[X]/I sur K[a], d'où le résultat.
Notre hypothèse entraîne que an est combinaison linéaire de (1,a,a2,...,an-1). Montrons par récurrence qu'il en est de même de toute puissance de a.
Soit m un entier quelconque est supposons que am s'exprime linéairement en fonction de (1,a,a2,...,an-1) .
On a donc $a^{m}=\sum_{i=0}^{n-1}\lambda _ia^{i}$ d'où nous tirons $a^{m+1}=\sum_{i=0}^{n-1}\lambda _ia^{i+1}$.
Mais tous les termes de la somme de droite dans l'expression de $a^{m+1}$ sont combinaisons linéaires des $(a_i)$ pour 0≤i≤n-1. Il en résulte que (1,a,a2,...,an-1) est un système générateur de K[a] sur K.
En outre si (1,a,a2,...,an-1) n'était pas libre on pourrait trouver une équation algébrique de degrè <n dont a est racine, ce qui contredirait le fait que P est le polynôme minimal de a. (1,a,a2,...,an-1) est donc une base de K[a]=K(a) sur K.Supposons maintenant que L/K est une extension finie.
Ces théorèmes admettent la conséquence suivante :
De là nous tirons :
- a+b est algébrique sur K.
- ab est algébrique sur K.
- Pour tout λ∈K λa est algébrique sur K.
Et par suite :
Extensions algébriques simples
De plus dans ce cas, un tel isomorphisme de K(a) sur K(b) est donné par l'application P(a)→P(b) où P parcourt l'ensemble des polynômes de K[X].
Extensions algébriques infinies
Nous avons vu qu'une extension finie était nécessairement algébrique. Cependant la réciproque n'est pas vraie et nous allons illustrer ce point par un contre-exemple.
En effet pour tout d≥1, d'après le critère d'Eisenstein, le polynôme $X^d-2$ est irréductible.
Il s'en suit que $\left [ \mathbb{Q}[\sqrt[d]{2}]:\mathbb{Q} \right ]=d$.
Si $\left [ \overline{\mathbb{Q}}:\mathbb{Q} \right ]$ était fini il serait supérieur à d pour tout d.Transitivité des extensions algébriques
Soit donc x∈M algébrique sur L.
On a donc une relation $x^{n}=\sum_{i=0}^{n-1}a_ix^{i}$ où les $a_i$ sont des éléments de L.
Par hypothèse chaque $a_i$ est algébrique sur K.
Donc le sous-corps K'=K(a1,...,an) de L est de degré fini sur K.
x étant algébrique sur K l'est aussi sur K'.
On a [K'(x):K]=[K'(x):K'].[K':K] par la règle de multiplication des degrés. Donc l'extension K'(x) est de degré fini sur K donc algébrique.